Social Business

 

Le social business : action humanitaire durable

Notre monde capitaliste bien que lié à une prospérité économique ne va pas sans une aggravation des problèmes sociaux et cela sur la planète entière, si bien que les Nations Unies se sont fixées pour but de réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015 par rapport à 2000. Or l’expérience nous a montré que les gouvernements sont dans l’incapacité de résoudre totalement ces problèmes, les ONG perdent un temps précieux dans leur recherches de financements, les institutions multilatérales comme la Banque mondiale ou les entreprises ne jugent que par la maximisation des profits et non par les améliorations sociales. Ainsi pour les actionnaires d’une entreprise, la recherche du profit est la seule motivation. Or l’être humain, contrairement à ce que prône le capitalisme actuel, est multidimensionnel et non déterminé uniquement par l’argent. Ainsi un business d’un genre nouveau prenant en compte l’être humain en son entier est nécessaire : le social business.

Le social business se définit comme une entreprise avec un objectif social bénéfique. Un social business n’est pas une ONG car il couvre l’ensemble de ses coûts et n’a pas besoin de lever des fonds chaque année. Cependant, il n’est pas non plus une entreprise car il ne distribue pas de dividendes, ses bénéfices sont réinvestis pour diminuer les tarifs, améliorer la qualité, offrir une plus grande accessibilité… Les propriétaires peuvent récupérer leurs investissements au bout d’un temps donné pour, par exemple, le réinvestir dans le même ou un autre social business. Ils restent par ailleurs propriétaires du social business et conservent un droit de regard.

Du capitalisme, le social business conserve surtout les bienfaits de la concurrence. En plus de devoir être financièrement indépendant, ce qui implique d’être concurrentiel vis à vis des entreprises traditionnelles, un social-business se devra d’être plus efficace et plus apte à résoudre les problèmes sociaux qu’un autre social-business qui se sera fixé les mêmes objectifs. De cela dépendra la subsistance de ses sources de revenus : en effet, les investisseurs et clients choisiront de travailler avec le social-business le plus efficace. Cette concurrence saine devrait permettre de réaliser ces objectifs sociaux de manière aussi efficace que les entreprises traditionnelles arrivent à maximiser leurs profits (ce pour quoi elles sont extrêmement douées).

Des différences de tarifs peuvent aussi être appliquées suivant les clients afin de répondre à l’objectif social tout en couvrant les charges. Ainsi, les clients sans difficultés financières se verraient appliquer le prix du marché, alors que les clients les plus démunis ne paieraient qu’un prix très faible.

Source : Vers un nouveau capitalisme, Muhammad Yunus

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